Muriel Roiland

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Présentation

Ingénieure de recherche en analyse de sources historiques et culturelles, je suis arrivée à la section arabe en 2007. Mes recherches visent à localiser, inventorier et valoriser la documentation arabe manuscrite des bibliothèques publiques de France (Bibale). Dans ce contexte, j’assure des formations dans plusieurs bibliothèques dont des ateliers de codicologie à la Bulac. En 2024, j’ai initié le projet «Maktabatān, deux bibliothèques de la tradition manuscrite algérienne au XIXe siècle» (Biblissima+) qui, de fait, prolonge le long partenariat de la section arabe de l’IRHT avec la Bulac et le Musée Condé à Chantilly, en valorisant les collections de manuscrits de l’émir Abd el-Kader et du cheikh Ḥaddād.

Je suis très investie dans la sauvegarde du patrimoine dans le monde musulman et en relation constante avec des bibliothèques privées en danger. L’avancée du désert, et la déstabilisation de la région du sud du Sahara depuis dix ans par des groupes jihadistes, mettent les manuscrits en péril. À Tombouctou en particulier, la bibliothèque Mohamed Tahar, quasi détruite, lutte pour sa sauvegarde, et j’ai porté, avec son propriétaire, une demande de réhabilitation auprès de la représentation de l’UNESCO au Mali. Un partenariat nous permet aujourd’hui d’inventorier les manuscrits, et de rendre accessibles certains d’entre eux sur ARCA. Depuis 2025, je suis aussi impliquée dans la sauvegarde du patrimoine immatériel et plus précisément de techniques calligraphiques islamiques. Dans les zones périphériques du monde musulman, en Afrique comme en Asie, les derniers copistes de manuscrits en caractères arabes n’ont plus de disciples et certaines écoles déclinent. Dans ce cadre, je mène une action pilote visant au classement à l’UNESCO du geste calligraphique de la plus ancienne de ces traditions à travers le projet «L’école calligraphique de Bagdad : quand l’innovation révèle le geste d’un maître».

Spécialiste des sources arabes médiévales, conservées dans les reproductions de manuscrits de la section arabe notamment, je repère des textes inédits de chroniques ou de répertoires biographiques, pour les faire connaître et les valoriser par des articles. Je suis aussi responsable de la base prosopographique Onomasticon Arabicum, qui contient des informations biographiques sur quelque 30 000 savants du monde arabe médiéval, et je veille au partage de ses données avec des plateformes en France et à l’étranger, à Leipzig par exemple.

J’ai participé à des expositions concernant les manuscrits arabes : au château de Chantilly en tant que commissaire, «Les manuscrits de Tagdemt», ou encore à celle des Métiers de la recherche avec «Tombouctou : sauver les manuscrits de la bibliothèque Mohamed Tahar».

Je suis membre correspondante de l’Académie des sciences d’outre-mer, du consortium Huma-Num DISTAM et secrétaire de rédaction de la revue Studia islamica. Je co-pilote le groupe local Maté SHS du campus Condorcet, et je suis secrétaire de l’association «Les Amis de l’IRHT».