
À Bagdad, berceau de la calligraphie, l’«art de la ligne» s’est transmis de maître à élève du IXe siècle jusqu’à nos jours. Le dernier représentant, Ghani Alani, incarne aujourd’hui la perfection au sein de cette école calligraphique. La codification des différents styles repose sur une transmission exigeante où seul le disciple «parfait» a le droit et le devoir d’innover lorsqu’il a reçu une ijaza (autorisation de transmettre) de son maître. Si certaines traditions sont aujourd’hui très vivaces et bien représentées, d’autres, sont parfois menacées de disparition.
Le projet met un focus sur l’école calligraphique de Bagdad : l’aspect gestuel, en collaboration avec l’équipe IDEM, mais aussi les aspects spécifiques, spirituels et pédagogiques de cette tradition séculaire. À terme, il s’agit de contribuer à la cartographie de la transmission des écritures manuscrites en caractères arabes afin d’en assurer une veille préventive.
À l’occasion de la journée mondiale de la langue arabe en 2025, l’IRHT s’associera à l’Institut du monde arabe pour un événement proposant, le 19 décembre 2025 :
- une table ronde (programme en cours) : Ghani Alani échangera avec des experts sur la spécificité de l’école calligraphique de Bagdad et son avenir, entre tradition et innovation ;
- une exposition interactive réalisée par Giuseppe Gurrado, avec la présentation, pour la première fois, de sculptures en 3D de gestes de Ghani Alani, issus d’une modélisation numérique associée à la restitution sonore de ses tracés ;
- la projection en avant-première d’un court métrage de Jérémie Basset, réalisé en 2025 sur Ghani Alani, afin de révéler l’héritage et l’influence de la tradition unique de sa calligraphie.
Cet événement viendra en soutien du dépôt de candidature, auprès de l’UNESCO, de l’École calligraphique de Bagdad, à la liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente.