Quand les dominicaines de la Congrégation de Sainte Catherine de Sienne enluminaient des manuscrits

Pontifical enluminé par les Dominicaines d’Étrépagny, 1899. Evreux, Trésor de la cathédrale.
Organisateurs IRHT
Descriptif

La prochaine réunion des Ymagiers aura lieu le lundi 8 octobre 2018, à 17 h 30, à l’Ecole du Louvre, amphithéâtre Dürer. Nous aurons le plaisir d’écouter Nicolas Trotin, « Quand les dominicaines de la Congrégation de Sainte Catherine de Sienne enluminaient des manuscrits».

S’il est désormais admis que le XIXe siècle ressuscita les principes de l’art médiéval tant dans l’architecture monumentale que dans les arts décoratifs, l’enluminure néo-médiévale est sans nul doute encore bien méconnue, tant par la rareté des sources que par l’éparpillement des œuvres produites. Le scriptorium des dominicaines de la Congrégation de Sainte Catherine de Sienne d’Étrépagny (Eure) constitue en l’espèce un unicum exceptionnel.

Fondé au lendemain de la mort d’Albert Jean-Baptiste Lefebvre de Vatimesnil (1875) par son épouse, Isabelle de Maisons, qui désirait ardemment élever un monument de prière à la mémoire de son défunt mari, le couvent des tertiaires dominicaines de Sainte Catherine de Sienne fut installé sur les terres normandes de sa fondatrice. Pour cultiver les vertus du cloître et mettre à profit le talent des religieuses, le couvent se dota d’un véritable scriptorium qui, alors que faisaient rage l’anticléricalisme et les lois sur les congrégations, produisit des manuscrits liturgiques dont l’existence est pour l’heure encore méconnue, en dépit de leur indéniable qualité.

Pourtant, ces livres ne demeurèrent pas tous dans les rayonnages de la bibliothèque conventuelle ; bien au contraire, les relations privilégiées que les religieuses entretinrent toujours avec Mgr Amette, évêque de Bayeux-Lisieux et futur cardinal-archevêque de Paris (1850-1920), furent l’occasion de somptueux présents enluminés dont l’inventaire, toujours en cours, révèle le caractère précieux. Par ailleurs, la découverte du fonds d’atelier de ce scriptorium ignoré renseigne les méthodes auxquelles recouraient les religieuses pour réaliser leurs œuvres, ce qui complète heureusement l’étude des manuscrits mêmes qui seront ici abordés sous le prisme privilégié du rapport aux modèles.

Professeur de lettres modernes en classes préparatoires, Nicolas Trotin prépare une thèse de doctorat à l'Ecole pratique des hautes études (en cotutelle avec l'université de Genève) sur « La sculpture religieuse de la Renaissance en Normandie orientale ». Il est auteur de très nombreuses publications sur l’histoire et l’histoire de l’art de la Normandie du XVe au XXe siècle.

L'Ecole du Louvre appliquant les mesures de Vigipirate, tous les participants à la conférence doivent figurer sur une liste fournie au plus tard le vendredi 5 octobre. Merci d’indiquer votre venue à Claudia.Rabel@cnrs-orleans.fr.

INFORMATIONS PRATIQUES

Type d'événement: Séminaire
Conditions d'accès
Libre