Les Ymagiers : Le voleur de paradis. Le Bon larron dans l’art et la société (XIVe-XVIe s.)

Le Bon larron au paradis. Vincent de Beauvais, Miroir historial, Paris, vers 1370-1380. Paris, BNF, NAF 15940, f. 61v
Organisateurs IRHT
Autres organisateurs
Pastoureau Michel (EPHE)
Descriptif

La prochaine réunion des Ymagiers aura lieu le lundi 10 octobre 2016, à 17 h 30, à l’Ecole du Louvre, amphithéâtre Dürer (Palais du Louvre, Place du Carrousel, Porte Jaujard, 75001 Paris). Nous aurons le plaisir d’écouter :

Christiane Klapisch-Zuber

« Le voleur de paradis. Le Bon larron dans l’art et la société (xive-xvie siècle »

L’image du Bon larron dans les Crucifixions occidentales a bouleversé les schémas iconographiques byzantins. Elle a enrichi le personnage, présenté dans la Chrétienté romaine comme un passeur vers la « bonne mort ». Ces innovations sont largement dues à l’activité des compagnies de pieux laïcs auprès des condamnés à mort. En les assurant qu’un repentir sincère et une confession de dernière minute leur vaudrait un accès immédiat à la béatitude, ces compagnies dites « de réconfort » s’inséraient dans les débats contemporains sur le Purgatoire et la vision béatifique.

L’invention picturale occidentale du Bon larron compagnon du Christ dans sa Descente aux limbes, son introduction dans d’autres thèmes iconographiques tels que la Visite du Christ ressuscité à sa mère montrent l’étendue des rôles qui lui sont attribués entre xive et xvie siècle par les artistes d’Italie ou du Nord. Toutes pointent dans le Bon larron, au-delà de l’antithèse avec le mauvais larron, la place d’un brigand bientôt sanctifié entre l’Ancien et le Nouvel âge ouvert par la Révélation, et entre les mondes des vivants et des morts.

Christiane Klapisch-Zuber est Directrice d’études honoraire à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, où elle est rattachée depuis 1962 au Centre de Recherches Historiques. Ses principaux travaux ont porté sur l’histoire sociale et l’anthropologie historique de l’Italie médiévale et Renaissance. Depuis une étude du catasto florentin de 1427 publiée en 1978 en collaboration avec David Herlihy, elle a à son actif de nombreux articles sur l’histoire de la famille et sur l’histoire des femmes. Ses derniers livres ont porté sur les représentations des liens généalogiques, sur le groupe politique et social des « magnats » florentins entre xive et xve siècle, et sur le personnage iconographique du Bon larron. Ses recherches actuelles, partant des Vies de Vasari, examinent la position et l’autoconscience des artistes italiens des xive-xvie siècles envisagées à travers leur nomination.

  • L'Ecole du Louvre appliquant les mesures de Vigipirate, tous les participants à la conférence doivent figurer sur une liste fournie au plus tard le 7 octobre. Merci d’indiquer votre venue à Claudia.Rabel@cnrs-orleans.fr.

INFORMATIONS PRATIQUES

Type d'événement: Séminaire
Conditions d'accès
Libre