L’iconographie de la Bonne mort. De la “Scala salutis” à l’“Auxilium in tribulatione” (XIVe-XVIIIe siècle)

Fresque, morts, danse
Organisateurs IRHT
Descriptif

La prochaine réunion des Ymagiers aura lieu le lundi 19 février 2023 (17h30), à l’École du Louvre, amphithéâtre Dürer. Elle pourra aussi être suivie à distance*. Nous aurons le plaisir d’écouter Didier Jugan : «L’iconographie de la Bonne mort. De la Scala salutis à l’Auxilium in tribulatione (XIVe-XVIIIe siècle)».

La représentation du Jugement particulier, lors de la séparation de l’âme et du corps à la mort d’un individu, a pris, à l’époque médiévale, des formes d’expression très variées. L’âme y est disputée par des anges et des diables pour décider de son devenir eschatologique. Par ailleurs, à la fin du Moyen Âge des livres d’enseignement sur l’art de bien mourir donnent des conseils sur l’attitude que doit adopter le mourant dans ses derniers instants.

Dans le contexte de ce jugement de l’âme est née à la période gothique, vers le XIVe siècle, un modèle iconographique de la Bonne mort dite de type Scala salutis qui constitue une petite famille pour le nombre de représentations mais qu’on retrouve dans toute l’Europe jusqu’au XVIe siècle. Ces représentations diffusées sur plusieurs types de support (manuscrits, peintures murales, tableaux, vitraux) mettent en scène un défunt (son âme) aux prises avec les protagonistes (le diable, les anges, la Vierge, le Christ, Dieu le père…) qui s’expriment lors de son jugement particulier. Entre toutes les représentations de cette famille, se retrouve une mise en scène identique, des phylactères avec des textes issus d’une même source ou très proches les uns des autres. L’importance des dialogues fait qu’on qualifie ces œuvres d’images-textes.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le schéma iconographique se modifie, la Bonne mort devient du type Auxilium in tribulatione, utilisant un modèle plus adapté aux problématiques de la Réforme catholique. Le nombre de personnages augmente, les textes qu’ils prononcent se modifient ainsi que leur positionnement hiérarchique. La diffusion de l’image par des gravures aboutit à un mode de représentation plus uniforme.

La communication présentera les deux familles iconographiques, les principes de leur modélisation en fonction du contexte religieux, les sources qui les inspirent, le corpus des œuvres, les points d’identité et les variantes.

Ancien ingénieur en recherche et développement dans le domaine des Télécommunications, Didier Jugan est depuis plusieurs années chercheur indépendant en histoire de l’art. Il est membre du Groupe de recherches sur la peinture murale (GRPM) et vice-président de l’association Danses macabres d’Europe (DME). Il a été coorganisateur du colloque Peintures monumentales de Bretagne à Rennes/Pontivy en 2016 (publ. 2021), du XXe congrès international de Danses macabres d’Europe à Brest en 2023 et co-éditeur des actes de ce congrès («Hirie Dime, Varchoas Dide», La mort et ses représentations, 2023). Ses études portent sur l’iconographie chrétienne notamment liée à la mort à la fin du Moyen Âge et au début des Temps modernes. Il a publié de nombreux articles dans le cadre de l’association DME et de ses congrès.

  • *Merci de vous inscrire auprès de Claudia.Rabel@cnrs-orleans.fr au plus tard le vendredi 16 février 2024, 18h, et de préciser si vous souhaitez assister à la séance à distance (communication du lien de connexion).

INFORMATIONS PRATIQUES

Type d'événement: Séminaire
Conditions d'accès
Inscription
Date des séances
19/02/2024 - 17:30
Lieu :

École du Louvre, amphithéâtre Dürer

Palais du Louvre, Place du Carrousel, Porte Jaujard

75001 Paris