La culture livresque des juifs d’Italie à la fin de la Renaissance

Illustration
Auteur
Shifra Baruchson-Arbib
Date de parution
2002
Lieu d'édition
Paris
Prix éditeur
42.75€
Langue
Français
Numéro dans la collection
66
Collection / Revue
Collections
Appartient à la collection/revue
ISBN
2-271-05933 X
Descriptif matériel
16 x 25, 295 p., pl.

Aux fins de censure et d’expurgation, le duc de Mantoue fit établir en 1595, sous le pontificat de Clément VIII, un inventaire des bibliothèques de la communauté juive. Ces listes détaillées et établies avec soin concernent 430 familles (ancienne communauté italienne, Séfarades exilés d’Espagne, juifs originaires d’Allemagne) ; elles recensent plus de 21000 volumes, plus de 1200 titres, et contiennent des informations sur leurs propriétaires. Cet ensemble constitue l'exemple historique unique d’un inventaire quasiment complet des livres d’une communauté entière à l'époque de la Réforme et de la Contre-Réforme.

Que lisaient les juifs de Mantoue ? Qui possédait une bibliothèque ? Était-ce des manuscrits ou des livres imprimés ? Quels ouvrages trouvait-on le plus fréquemment ? Telles sont quelques-unes des questions traitées dans cette étude. On observe notamment, au contraire des idées reçues sur la culture de la Renaissance, que ce sont des juifs peu lettrés, connaissant peu ou mal l'hébreu, qui lisent le plus de littérature étrangère, en italien, grâce aux impressions à prix modique.

Cette riche documentation historique est ici commentée à l'aide de nombreux tableaux statistiques (répartition et taille des bibliothèques, niveaux culturels et sociaux, genre et titre des ouvrages, etc.). On trouvera en annexe un choix de documents sur l'opération de censure de 1595 ; un catalogue de livres de l'imprimeur vénitien Daniel Bomberg de 1542-1543 portant des indications de prix ; les inventaires des bibliothèques des institutions de la communauté de Mantoue (synagogues, sociétés de bienfaisance).

Une opération de censure permet ainsi, paradoxalement, de reconstituer avec une densité et une précision inégalées la culture livresque des juifs d’Italie du Nord à la fin de la Renaissance.