PhysioLab

Titre long
Projet ANR-DFG 2025 « PhysioLab » : Le Physiologus dans le laboratoire numérique : la plus ancienne forme d’une tradition multilingue.
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Fourmi-lion. Leipzig, Universitätsbibliothek Leipzig, Cod. gr. 35
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L’objectif de ce projet est d’établir une nouvelle édition du texte des versions grecque et latine les plus anciennes du Physiologus.

Le Physiologus, initialement écrit en grec avant la fin du IIIe siècle, est l’une des œuvres les plus anciennes proposant une interprétation chrétienne de la création et utilisant le comportement animal (souvent imaginaire) comme modèle du comportement humain. Probablement composée en Égypte, cette œuvre anonyme a connu une diffusion exceptionnelle. Avant la fin du premier millénaire, elle a été traduite deux fois en latin, en syriaque et en arabe, une fois en arménien (et de là en géorgien) et en éthiopien, et il en existe également des traces en copte.

Au cours du deuxième millénaire, le Physiologus a été traduit à plusieurs reprises dans diverses langues slaves et du latin en islandais, vieil anglais et vieux haut allemand, puis adapté dans presque toutes les langues vernaculaires d’Europe occidentale jusqu’à la Renaissance. Comme le souligne Richard Gottheil (1899), le Physiologus est l’un de ces « world-books » dont l’influence sur l’imagination, la culture et l’art médiévaux et modernes est incommensurable. Pour saisir cette évolution spectaculaire et l’évaluer historiquement, il faut d’abord avoir une connaissance précise de l’œuvre à ses débuts.

Bien que le texte ait déjà été édité en 1936 dans ses trois recensions grecques par Francesco Sbordone, sur la base d’une heuristique presque complète des manuscrits grecs, l’histoire de sa transmission, notamment à ses débuts, reste encore aujourd’hui floue. Étant donné que la forme du texte original en particulier reste obscure, la reconstruction stemmatique par Sbordone des relations entre les manuscrits grecs est manifestement erronée et son édition, basée sur cette reconstruction, est tout aussi problématique. Des études préparatoires ont démontré l’importance des versions latine, arméno-géorgienne et syriaque pour la reconstruction de la forme du texte grec la plus ancienne, pour laquelle seul un manuscrit grec peut être considéré comme un témoin direct. Cependant, les éditions dans lesquelles ce manuscrit et les versions non grecques ont été publiées ne répondent pas aux normes actuelles de la critique des textes. Par conséquent, un réexamen de tous les témoins est nécessaire pour établir le texte grec original et clarifier l’histoire de cette tradition multiforme. En outre, l’étude comparative de la plus ancienne tradition du Physiologus permettra également de mieux comprendre les milieux dans lesquels le texte a été écrit ou traduit. La complexité des relations entre le texte original grec et ses traductions rend nécessaire le recours aux méthodes et outils les plus actuels dans le domaine des humanités numériques pour parvenir à restaurer la forme la plus ancienne du Physiologus. À cette fin, il convient de développer une méthodologie spécifique à une approche historique et critique des traditions textuelles multilingues.

Date(s)
2025 - 2028
Membre(s)
Laurence Mellerin (HiSoMA - Sources chrétiennes)
Henri Seng (IRHT-CNRS)
Responsable(s)
Emmanuelle Kuhry (IRHT-CNRS)
Caroline Macé (CSMC Hamburg)
Equipe
Partenaire(s)
Centre for the Study of Manuscript Cultures, Hamburg
Responsable(s) IRHT
Membre(s) IRHT