
Ce projet a pour but de développer l’analyse des textes médiévaux relatifs à la musique dans la perspective de l’anthropologie historique. Il s’appuie sur un corpus de textes issus des traditions latine, arabe et hébraïque, composés entre le IXe et le XIIIe siècles. Cette perspective permet de sortir des méthodes classiques de la musicologie pour mettre en lumière:
- la circulation des individus, des textes et idées sur la musique;
- la prégnance de la musique dans la mentalité des médiévaux;
- l’utilité de la musique en tant que domaine de représentation, employé dans de nombreuses disciplines.
Cette perspective révèle en outre le statut de l’“autre” et de sa sensibilité musicale dans les textes médiévaux, et permet plus généralement d’y discerner des notions propres à l’altérité, à l’historicité et à l’autorité. Quatre axes structurent ce projet:
- la circonscription de la culture musicale en dehors de la connaissance institutionnelle de la musique;
- l’analyse des textes sur la musique en tant qu’interfaces culturelles;
- le développement de la notion d’habitus musical au Moyen Âge;
- la lexicographie multilingue des termes et concepts musicaux.
L’approche comparatiste transculturelle est le pilier de la méthodologie de ce projet. Il ambitionne de réviser le narratif historiographique musicologique, dont l’ancrage traditionnel est européen, pour toucher à l’histoire de la musique globale. Ce projet pose les premiers jalons de l’épistémologie de la musique médiévale, un pan de la musicologie historique que je développe.
- Mots clés : épistémologie ; musicologie historique ; théorie de la musique globale ; Moyen Âge