Fragments et histoire des bibliothèques : status quaestionis et pistes de recherche

Avignon, BM, ms. 6733, f. 55v
Organisateurs IRHT
Descriptif

Le séminaire Histoire des bibliothèques anciennes de l’année 2017-2018 aura pour thème Fragments et bibliothèques. La séance inaugurale aura lieu le vendredi 10 novembre, de 10h à 13h avec Thomas Falmagne (Bibliothèque nationale de Luxembourg et chercheur associé de l’IRHT) : Fragments et histoire des bibliothèques : status quaestionis et pistes de recherche.

La première partie de cette introduction au séminaire fera le point sur la fragmentologie. La période antérieure à la fin du XVe siècle n’a pas de mots pour désigner ces feuillets dispersés dans d’autres livres. Quelle fut donc au Moyen Âge et même à la Renaissance l’acception du mot fragmentum et quels furent les mots qui désignent le résultat d’une mutilation ? Avec la découverte des auteurs antiques, le fragment prend un sens qui s’imposera pendant plusieurs siècles, celui de passages retrouvés d’une œuvre sinon perdue. Cette recherche s’inscrit dans la tradition bio-bibliographique, initiée dans l’Antiquité et continuée par différents guides de lecture au Moyen Âge, par laquelle on sait ce qui est perdu, et l’on peut discriminer chaque découverte, dater le texte, voire l’attribuer à un patrimoine littéraire précis. Enfin à partir du XVIIe siècle et jusqu’à nos jours, l’histoire du fragment suit deux directions bien différentes, d’après la nature de la documentation : d’un côté membra disiecta et de l’autre les folia fugitiva, les fragments qui, rassemblés, nous informent sur un scriptorium ou atelier de reliure déterminé et les beaux feuillets qui documentent davantage l’histoire de l’art que celle des bibliothèques.

Une seconde partie sera consacrée à rappeler la typologie des fragments médiévaux et les conditions dans lesquelles on peut les trouver, indépendants ou in situ dans les reliures de volumes imprimés ou manuscrits, autant dans les bibliothèques que dans les dépôts d’archives.

La troisième partie s’attachera, comme exemple ou piste de recherches, au cas concret de la « Grande Région ». L’objectif est de réaliser un dépouillement exhaustif de tous les fragments originaires de cette large zone géographique, et ce en marge du projet de catalogage des manuscrits encore conservés sur le territoire de l’actuel Grand-Duché de Luxembourg. L’image obtenue est très différente de celle que peut renvoyer une observation des fragments limités aux feuillets choisis par un collectionneur ou un bibliothécaire en fonction de critères esthétiques, littéraires, musicaux ou d’ancienneté. Un autre avantage de l’exhaustivité est de pouvoir attribuer une provenance de certains fragments à des institutions dont les fonds médiévaux étaient jusque-là inconnus, ou à des institutions modernes.

INFORMATIONS PRATIQUES

Type d'événement: Séminaire
Conditions d'accès
Libre