Ce volume présente le troisième volet d’une enquête sur la disputatio dans les universités médiévales. Le premier, paru en 1995, traitait la dispute à la Faculté des arts à Paris au xiiie siècle ; dans le deuxième, paru en 2002, le champ géographique et chronologique était élargi aux facultés des arts en Europe occidentale jusqu’à la fin du Moyen Âge. Cette troisième partie propose une comparaison entre la disputatio dans les facultés des arts et celle pratiquée dans les autres facultés. Cette comparaison n’avait pas été faite lors de la publication du volume sur Les questions disputées et les questions quodlibétiques dans les Facultés de théologie, de droit et de médecine, paru en 1985 dans la collection « Typologie des sources du Moyen Âge occidental ».
Comme dans les deux précédentes publications sur la disputatio, on trouvera ici la documentation nécessaire pour comprendre le caractère et le fonctionnement de cet outil intellectuel dans les diverses facultés des universités médiévales. Cette documentation est forcément limitée : le nombre de textes de questions disputées qui a été conservé est immense, seule une partie a été éditée et les manuscrits sont souvent difficiles à lire. Il a donc fallu faire un choix, guidé par les publications récentes et en espérant que les textes choisis sont représentatifs.
Comme dans le second livre de cette série (la disputatio dans les facultés des arts), le présent volume comprend en principe l’ensemble de la période médiévale, depuis l’apparition des questions disputées dans les diverses disciplines jusqu’au xve siècle.
Une histoire plus générale, remontant plus haut dans le temps et se prolongeant plus tard, reste encore à faire. En attendant qu’il le soit, ce volume montre qu’avant la déchéance qu’elle a connue vers la fin du Moyen Âge, la disputatio, loin d’être une technique uniforme et figée, fut un formidable instrument de recherche et d’enseignement. C’est en grande partie grâce à elle que les intellectuels ont appris à analyser et à raisonner selon un modèle qui permettait de comprendre toutes les facettes d’un problème et d’aller toujours plus loin dans la recherche de la vérité.