La Clavis compendii de Jean de Garlande

Illustration
Studia artistarum 18
Auteur
Elsa Marguin-Hamon
Date de parution
2009
Lieu d'édition
Turnhout
Prix éditeur
75.00€
Langue
Français
Numéro dans la collection
18
Collection / Revue
Collections
Appartient à la collection/revue
ISBN
978-2-503-53003-1
Descriptif matériel
CX+295 p., 160 x 240 mm

La Clavis compendii de Jean de Garlande. Édition critique, traduite et commentée par Elsa marguin-Hamon.

Poète, rhétoricien, lexicographe et témoin privilégié de l’histoire intellectuelle et politique du 13e siècle, Jean de Garlande est aussi l’auteur de trois traités de grammaire en vers. L’introduction examine les théories grammaticales et sémantiques développées dans la « Clavis compendii », analyse le contexte et les modalités de diffusion du texte et son impact en milieux scolaires.

Quatrième de couverture

La Clavis compendii, rédigée par Jean de Garlande au début des années 1230, est la seconde en date de ses trois grammaires versifiées. Composée, tout comme les deux autres, le Compendium grammatice et l’Ars lectoria Ecclesie, en hexamètres dactyliques, elle forme un ensemble complexe à plusieurs égards, qui justifie l’ajout à l’édition princeps du texte d’une traduction en regard. La forme métrique, que ne vient pas seconder un appareil de gloses aussi dense que dans les manuscrits de l’Ars lectoria Ecclesie, constitue le premier rempart à la compréhension directe du traité. Le collage de parties hétérogènes, de prime abord sans rapport entre elles, ajoute à ces difficultés d’accès. Il apparaît cependant que l’œuvre s’articule autour de trois grandes parties distinctes, au sein desquelles coexistent des chapitres fortement individualisés. Ce que l’on peut identifier comme le « premier livre » du traité y est consacré à la récapitulation de définitions et règles grammaticales simples, telles que les enseignent les grands manuels en vogue à l’époque de Jean de Garlande, et qui lui donnent l’occasion de critiquer et corriger les deux plus célèbres d’entre eux, le Doctrinale d’Alexandre de Villedieu et le Græcismus d’Evrard de Béthune. Notes et excursus divers, grammaticaux, mais aussi, à l’occasion, lexicographiques, ponctuent et complètent l’ensemble. Le second livre affiche un parti plus ambitieux, et constitue la partie la plus homogène de l’œuvre. Contrairement à la première, qui se contentait d’énoncer les règles « positives » de la grammaire, cette partie interroge les propriétés des parties du discours afin de mieux cerner les principes moteurs de la syntaxe, vue à travers le prisme de concepts physiques issus directement d’Aristote, et que Jean, parmi les premiers, applique à la construction. L’appareil métatextuel présent dans les manuscrits insiste sur le caractère spéculatif de cette partie, qui suit pour large part le cours des commentaires sur les livres XVII et XVIII (de constructione) des Institutions grammaticales de Priscien. Le livre III consiste quant à lui en trois grands ensembles lexicaux, le premier constitué d’explications de vocables, d’origine hébraïque pour la plupart, tirés de la Bible, le second de differentiae, le troisième de termes médicaux.L’esprit digressif de l’auteur, qui vient souvent interrompre cette architecture générale, n’a d’égal que la variété des sources, grammaticales, sémantiques, lexicographiques et littéraires, dont il se sert pour rédiger son traité. De cette multiplicité des centres d’intérêt garlandiens émergent des réflexions et des concepts originaux, voire novateurs, et qui pour certains influenceront les théoriciens du langage de la génération suivante.