Par quels mécanismes notre volonté, nos désirs, nos affects, influencent-ils nos croyances ? Sommes-nous libres de croire ce que nous voulons, même ce dont nous n'avons aucune preuve ? Et si nous le sommes, comment garantir que nous ne croyions pas au hasard, au gré de notre fantaisie ? Y a-t-il des raisons morales objectives de croire ce que nous ne pouvons savoir ? Le présent ouvrage a pour ambition de trouver réponse à ces questions dans les oeuvres académiques, notamment les commentaires des Sentences, de certains des penseurs les plus importants de l'âge d'or de la scolastique médiévale : Alexandre de Halès, Bonaventure, Thomas d'Aquin, Henri de Gand, Godefroid de Fontaines, Pierre de Jean Olivi et Jean Duns Scot. Si les questions posées ne sont pas toujours celles que les médiévaux ont affrontées, leur traitement de la notion de foi et des problèmes philosophiques et théologiques qui lui sont associés leur donne l'occasion d'y apporter des éléments de réponse significatifs pour l'histoire de la pensée occidentale. C'est à la mise au jour de ces éléments que ce livre est consacré. Il démontre l'existence de deux grands mouvements de pensée qui convergent vers un volontarisme doxastique de plus en plus marqué, accompagné d'un retrait croissant des ressorts surnaturels dans l'explication des croyances humaines.
Ce livre a été distingué par la mention honorable du Prix international Thomas Ricklin. Il constitue une version enrichie et approfondie de la thèse de doctorat de l'auteur, qui a été récompensée par le prix solennel Aguirre-Basualdo de la Chancellerie des Universités de Paris.
Nicolas Faucher est chercheur au Centre of Excellence in Reason and Religious Recognition de l'Académie de Finlande. Il est l'auteur et l'éditeur de plusieurs livres et articles scientifiques portant sur l'histoire de la philosophie médiévale, avec un intérêt particulier pour la philosophie de la religion, l'épistémologie et la philosophie de l'esprit.