Le présent ouvrage marque la poursuite du programme de recherche sur Les manuscrits datés des XIIIe et XIVe siècles conservés dans les bibliothèques publiques de France, engagé dans le courant de l'année 1978 par M. Charles Astruc, alors conservateur au Département des manuscrits de la Bibliothèque nationale. Bien que l'éditeur ne soit plus le même - le premier volume avait paru en 1989 aux Imprimeries de la Bibliothèque nationale -, il y a une véritable continuité scientifique entre les deux réalisations. Plusieurs auteurs, déjà présents dans la première équipe, ont continué à apporter leur concours, et les principes de description établis par Charles Astruc ont été scrupuleusement respectés. Ce tome, consacré aux manuscrits grecs datés de la première moitié du XIVe siècle, inaugure dans la collection des Monumenta palaographica Medii Aevi une nouvelle série, la Series graeca, mais il ne prend toute sa valeur qu'associé au volume de 1989, qui décrit les manuscrits datés du XIIIe siècle.
Les manuscrits datés du XIVe siècle étant plus nombreux que ceux du XIIIe siècle, le programme a été divisé en deux parties. De ce fait, ce deuxième volume ne traite que les 41 manuscrits datés de la première moitié du XIVe siècle (correspondant d'ailleurs à la période la plus brillante du règne des Paléologues). La plupart des manuscrits, soit 33 sur un total de 41, sont déjà présents dans le recueil d'Henri Omont, Fac-similés des manuscrits grecs datés de la Bibliothèque nationale du IXe au XIVe siècle, Paris 1891, mais s'ils y font l'objet d'une courte notice, ils sont loin d'être tous accompagnés d'une planche donnant un spécimen de leur écriture (15 manuscrits font à la fois l'objet d'une notice et d'une reproduction, 18 manuscrits d'une notice seulement, donnée dans un Appendice). Nous ajoutons à la liste d'Omont huit manuscrits nouveaux : pour l'année 1301, le Parisinus gr. 2884, dont la souscription, très effacée, a donné lieu à des lectures divergentes ; pour l'année 1301-1302, le Parisinus gr. 2673, dont la souscription, recopiée à partir de la souscription originelle, aujourd'hui disparue, a été relevée par le Père Jean Darrouzès (dans un article de 1957); pour l'année 1319, le Parisinus gr. 358, dont la souscription a été découverte en 1977 par le Père Joseph Paramelle; pour l'année 1320, le Parisinus gr. 1640, un manuscrit de Xénophon, omis par Omont, pour une raison inconnue; ensuite, trois manuscrits qui peuvent être datés indirectement, dans un laps de temps assez réduit : le Parisinus Suppl. gr. 599 (ca. 1305-1308) et les Parisini gr. 1251 et 1252 (ca. 1320-1327), ces deux derniers étant bilingues (ces trois ajouts sont dus à Philippe Hoffmann); et enfin, le Parisinus gr. 1075, qui comporte une souscription incomplète, et qui peut, grâce au filigrane du papier, être daté avec vraisemblance de l'année 1314, sans que l'année 1329 soit pour autant totalement écartée (manuscrit ajouté par Paul Géhin). Cinq manuscrits d'origine chypriote ont aussi été décrits d'une façon détaillée dans l'ouvrage de C. N. Constantinides et R. Browning, Dated Greek manuscripts from Cyprus to the year 1570, paru à Nicosie en 1993 (un sixième manuscrit, dont l'origine chypriote est pourtant certaine, manque). Nous n'avons pas joint à notre répertoire l'ex-Coislin 300, daté de 1318, qui a quitté la collection vers 1791 et se trouve maintenant à la Bibliothèque Nationale Russe de Saint- Pétersbourg. Les notices suivent le schéma adopté dans le volume consacré au XIIIe siècle.