Depuis 2000 ans, Marie-Madeleine fascine, passionne, dérange. Le Moyen Age a particulièrement vénéré la pécheresse repentie, la sainte, la disciple bien-aimée du Christ, qui se tenait retirée pendant trente ans, dans la grottte inhospitalière de la Sainte-Baume.
Au début du xive siècle, Jean Gobi, second prieur du couvent de Saint-Maximin, raconte la guérison des nombreux pèlerins qui affluent dans cette ville, où en 1279 le corps miraculeux de Marie-Madeleine a été découvert par le roi Charles II de Sicile. Aveugles, sourds, malades mentaux, tous guéris, viennent se recueillir, prier et clamer leur foi. Autant de preuves pour le frère prêcheur de la présence à Saint-Maximin du corps de la sainte, malgré la prétention concurrente des Bénédictions de Vézelay à détenir ses reliques.
Recueil de miracles et illustration d'un lieu de pèlerinage, voici un témoignage vivant et essentiel de la piété médiévale. Le texte origninal latin de cette œuvre avait été édité en 1996 dans la collection « Sources d’histoire médiévale » (SHM, 27) par le même auteur, Jacqueline Sclafer.
Jacqueline Sclafer, conservateur en chef honoraire de la Bibliothèque nationale de France, a dirigé la section latine du Département des manuscrits.