Le prestigieux fonds de la Bibliothèque municipale de Chartres était le témoin de l'histoire de toute une région et notamment de sa célèbre école cathédrale, un des plus grands centres intellectuels d'Occident aux XIe et XIIe siècles. Le 26 mai 1944, un incendie l'anéantit.
Des 519 manuscrits médiévaux à l'origine, au moins 318 subsistent dans des états très variables, du manuscrit presque intact au bloc carbonisé en passant par des fragments recroquevillés. Privés de leurs éléments d'identification habituels, ils étaient depuis le milieu du XXe siècle inaccessibles à la recherche.
Depuis 2006 (alors sous la direction de Dominique Poirel, section Latine) un projet de grande envergure est piloté par l'Institut de recherche et d'histoire des textes (CNRS) en collaboration avec plusieurs partenaires. Il comprend la numérisation des fragments brûlés (2006-2022) et leur mise en ligne dans ARCA ; l’identification des liasses restées anonymes depuis 1944 ; la mise en ordre virtuel des fragments ; l’établissement d’une bibliographie de tous les manuscrits ; l’inventaire de toutes les reproductions antérieures à l’incendie. Cette documentation est accessible à partir du site web À la recherche des manuscrits de Chartres qui proposera à terme des notices succinctes pour tous les manuscrits médiévaux. L’édition des inventaires anciens, la révision des notices pour le Catalogue Collectif de France ainsi que des études monographiques de certains manuscrits contribuent à mettre en lumière l’importance, dans la vie intellectuelle du Moyen Âge, des bibliothèques de la cathédrale et de l’abbaye Saint-Père-en-Vallée et leur attrait pour les érudits de l’époque moderne.
- Le Carnet de l'IRHT rend régulièrement compte des découvertes, événements et avancées du projet.