Liudprand de Crémone. Œuvres

Illustration
Auteur
François Bougard (Présentation, traduction et commentaire)
Date de parution
2015
Lieu d'édition
Paris
Prix éditeur
69.00€
Langue
Français
Numéro dans la collection
41
Collection / Revue
Collections
Appartient à la collection/revue
ISBN
978-2-271-08340-1
Descriptif matériel
15 x 24 cm, 656 p.

Liudprand (vers 920-972 ?), originaire de Pavie où il entra dans la carrière ecclésiastique, est un témoin privilégié des vicissitudes politiques du xe siècle. Retour d’une ambassade à Constantinople menée pour le compte du roi d’Italie Bérenger II en 949, il s’exila en Germanie : un choix gagnant, qui lui valut de devenir évêque de Crémone en 962, au moment où Otton Ier vint ceindre la couronne impériale à Rome. C’est à la cour ottonienne qu’il fit ses armes d’écrivain d’église, en composant un sermon pour les fêtes de Pâques.

Mais Liudprand est surtout connu pour son oeuvre historiographique engagée. Avec la Rétribution (Antapodosis), il répond à une sollicitation de son confrère mozarabe d’Elvire (Grenade), en dressant une « histoire des empereurs et des rois de toute l’Europe » depuis l’éclatement de l’empire carolingien en 888 jusqu’à son temps, et dans laquelle le point de vue alterne entre l’Italie, la Germanie et Byzance. Il s’agit en réalité de justifier les prétentions ottoniennes sur l’Italie. L’Histoire d’Otton est un court pamphlet qui veut donner le point de vue du nouvel empereur saxon sur les conditions discutées de l’éviction du pape Jean XII, en 964. Enfin, l’Ambassade à Constantinople, récit d’un autre séjour dans l’Orient grec, en 968, dresse un tableau aussi noir que précis des usages diplomatiques byzantins.

Au fil de ses écrits, Liudprand, l’évêque courtisan spécialiste des relations diplomatiques, délivre un message moral sans cesse répété sur la responsabilité qu’implique le libre arbitre. Il le fait dans un style alerte farci de références classiques, maniant sans retenue l’invective, la harangue et les scènes hautes en couleur teintées d’un humour scabreux, qui ont beaucoup fait pour la légende noire du « siècle de fer ». 

La présente traduction donne pour la première fois accès à l’intégralité du texte en français, en regard du latin. Elle est précédée d’une présentation historique et littéraire et s’accompagne d’un commentaire nourri, avec un accent particulier sur l’identification des sources.

François Bougard, ancien membre et directeur des études médiévales de l’École française de Rome, est professeur d’histoire du Moyen Âge à l’Université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense et directeur de l’Institut de recherche et d’histoire des textes (CNRS).