Ce Colloque, organisé conjointement par le LAMOP et l'IRHT se propose de dresser un état des instruments actuellement produits pour la recherche sur les sources liturgiques, ainsi que d’établir, grâce à la confluence en un même lieu de plusieurs spécialistes reconnus, les nécessités, les perspectives et les priorités de la recherche dans ce domaine.
Les répertoires constituent l’instrument de choix pour ce qui est de l’identification des textes, parce qu’ils en rassemblent un grand nombre à partir de plusieurs sources. Il en est ainsi du Corpus Antiphonalium Officii de dom René-Jean Hesbert, du Corpus Orationum de dom Edmond Moeller ou du Corpus Troporum. Au cours de ces dernières années, les outils en ligne se sont multipliés, en permettant un libre accès à des plateformes de plus en plus riches d’informations. Cependant, la mise en place de ces ressources s’est concentrée sur quelques champs d’enquête , si bien que d’autres ont été négligés. Quelles sont donc les informations que l’on s’attend à trouver dans les répertoires ? Dans quelle mesure les répertoires actuels répondent aux besoins des chercheurs ?
Les éditions des sources s’inscrivent davantage dans une perspective historique, puisqu’il s’agit de regarder des près tel ou tel manuscrit, de l’insérer dans son contexte de production, d’utilisation e de circulation. Très souvent elles contiennent des études d’excellente qualité et aboutissent parfois à la constitution de nouveaux instruments de travail, comme Le Sacramentaire Grégorien de Jean Deshusses, ou des collections telles que le Spicilegium Friburgense, la Henry Bradshaw Society et la Paléographie Musicale. Quelle est l’utilité de ces outils par rapport aux répertoires ? Ce modèle d’édition imprimé, est-il encore actuel ?
Les catalogues de manuscrits, enfin, fournissent une description des sources conservées qui, dans les meilleurs des cas, rend compte des caractéristiques essentielles. Cependant, les livres liturgiques ont une spécificité très élevée qui requiert une compétence ad hoc dès qu’il s’agit simplement d’en identifier correctement la typologie. Or, si l’on excepte d’excellents travaux, tels que les catalogues établis par Victor Leroquais, on constate que les entreprises de catalogage général des fonds ne font guère appel aux répertoires et aux éditions de référence, faute, souvent, d’en avoir connaissance. Les carences constatées engendrent tout naturellement une série de questions : sans vouloir dicter des nomes, quelles sont les informations essentielles qu’un catalogue doit fournir ? Sous quelles formes peut-on les présenter ? Dans quelle mesure le catalogue en ligne peut-il fournir un apport singulier à la recherche ?
Les intervenants réunis à l’occasion de cette journée d’étude présenteront leurs répertoires, éditions ou catalogues de sources liturgiques, en insistant particulièrement sur les aspects méthodologiques de leur travail. Par ailleurs, une discussion sera organisée sur les thèmes suivants :
- les problèmes liés à la classification et à l’identification des livres liturgiques ;
- le traitement des notices relatives aux livres liturgiques dans la catalographie générale des manuscrits médiévaux ;
- les lacunes des répertoires de sources qui affectent encore certaines pièces liturgiques, notamment les lectures de l’office et de la messe (capitules et leçons de matines, épîtres et évangiles ;
- la place des variantes et des singularités.